Résumé :
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Au moment où vont commencer les commémorations de Vatican II, le livre élaboré par Joseph Famerée et quelques autres se pose la question du style : N'a-t-on pas eu souvent tendance à " dogmatiser " Vatican II alors que celui-ci se voulait " pastoral " ? Dans l'interprétation des textes conciliaires, n'a-t-on pas tendance à considérer leur contenu doctrinal en soi, à détacher l'énoncé de l'acte d'énonciation, la lettre de l'inspiration ? En d'autres termes, n'y a-t-il pas une tendance à ne considérer ces textes que comme des textes doctrinaux, sans appréhender le style ou le geste théologique qui les porte ? N'y aurait-il donc pas lieu de ressaisir le Concile comme style ou geste théologique, et d'examiner comment cette forme d'expression de la foi ou cette manière de faire de la théologie a été reprise ou non à différents moments de la vie de l'Église catholique depuis plus de quatre décennies ? Car le style est interprétation et source d'interprétations. Le style de Vatican Il est effectivement une manière d'interpréter les Écritures et la tradition chrétienne, une manière de se rapporter au Christ Jésus ici et maintenant, à partir du monde contemporain. Le Concile s'est voulu participation renouvelée, actualisée, au style même de Jésus, à sa manière de se situer tant par rapport à la tradition juive que par rapport à ses contemporains. Et c'est en cela, plus radicalement que dans des textes, dans ce style théologique, cette manière de se vouloir fidèle au style de Jésus, que le Concile est normatif et est autorisé à inspirer de nouvelles interprétations analogues de la tradition chrétienne, car il attend lui-même, comme tout moment de la Tradition, d'être actualisé et mis en œuvre en tant que discernement théologique précisément. Ce sont des actualisations de ce style conciliaire en éthique, en ecclésiologie et en théologie fondamentale qui sont évaluées dans le présent ouvrage.
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