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Résumé :
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A partir d'une observation non participante de douze proècs pour viol, cet article analyse la manière dont l'aveu de l'accusé - ou son absence - structure les stratégies argumentatives des avocats de la défense, de la partie civile et du ministère public. Loin d'être un simple élément de preuve, l'aveu devient un levier stratégique central, dont la sincérité est systématiquement discutée et instrumentalisée à l'audience. en croissant les perspectives des études sur le sentencing et celles qui envisagent le procès comme un théâtre social, l'article montre que chaque prise de parole est façonnée par un double enjeu : orienter l'interprétation des faits et mettre en scène la posture morale de l'accusé. L'analyse souligne ainsi le paradoxe d'un aveu valorisé juridiquement, mais suspecté socialement, notamment dans les affaires de violences sexuelles, où la rareté des preuves matérielles renforce le poids des performances orales.
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