Résumé :
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Émilie Bérard et Emmanuel Vigneron ont engagé, pour Futuribles, une réflexion de fond sur les déserts médicaux en France, dont un premier volet a été publié dans notre précédent numéro - les auteurs y présentaient une série de saynètes donnant à voir des situations concrètes illustrant sur longue, la notion de désert médical. Cet article constitue le deuxième volet de leur réflexion et s'appuie sur une analyse plus quantitative permettant de proposer une topographie du désert médical français.
Pour ce faire, les auteurs s'intéressent à deux éléments déterminants : l'évolution du nombre de médecins et l'accès à un service d'urgence (un troisième volet traitera, ultérieurement, des plateaux techniques). A partir des effectifs de médecins (généralistes comme spécialistes), de leur ratio rapporté à la population et de leur répartition territoriale, ils donnent à voir ce qui peut être qualifié de désert médical et sui résulte en grande partie de facteurs liés à l'aménagement du territoire (préférence pour les centres de métropole, pour les littoraux, le sud...). S'agissant des services d'urgence, Emilie Bérard et Emmanuel Vigneron pointent un double problème. D'abord, le repli sur des services d'urgence de nombreux patients qui relèvent plutôt de soins non programmés qui pourraient être pris en charge par d'autres services non programmés qui pourraient être pris en charge par d'autres services médicaux (plus des deux tiers des consultations d'urgence) : ce problème rejoint celui de la répartition des médecins sur les bassins de vie. Et le deuxième problème concerne la capacité à accéder rapidement à un service d'urgence - soit dans une structure située à proximité, soit via une structure d'intervention mobile, soit grâce à des moyens de transfert rapide vers le service ad hoc. Là encore tout ne relève pas de l'organisation médicale ; une grande partie de a solution relève à la fois de la pédagogie à l'égard des patients et d'un aménagement rationnel du territoire.
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