Résumé :
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La mise en œuvre de la Région introduit une nouvelle unité décentralisée dans le champ étatique du pouvoir, de même qu'elle cristallise la construction des politiques publiques, souvent avec un représentant de l’État à partir duquel sont désormais organisés les services civils déconcentrés. Aussi, quelle que soit sa forme, administrative ou politique, l'institutionnalisation de la Région dans l'ordre des États unitaires n'est pas souvent exempte de tensions, eu égard aux velléités d'autonomie qu'elle draine. Elle est source des attentions les plus particulières de toutes les instances actives (État, entités infra étatiques, société civile), et l’État du Cameroun ne fait pas exception à ces formulations. Dans un contexte marqué par de vives revendications sociopolitiques qui ont dégénéré pour les extrémistes en crise de sécession, les plus modérés se référant au fédéralisme ou à des régions de type espagnol ou italien, la société camerounaise s'est enlisée dans de vifs débats parfois interpellateurs, parfois frisant la démesure. On y recense sans exhaustivité des thématiques liées à la forme de l’État, au modèle des régions, à la présence ou non de l'autorité administrative dans la Région, à la participation des citoyens dans la gestion de leurs affaires locales, à la notion de territoire linguistique, etc. Ce sont ces représentations et hypothèques qu'il s'est agi d'analyser et d'apprécier dans cet ouvrage.
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