Résumé :
|
Dans le contexte postcolonial, la question du choix de la langue d'expression représente un enjeu primordial. En Algérie, plusieurs langues entrent en jeu, ce qui est source de tensions aiguës. Malgré les prévisions annonçant la disparition de la littérature écrite dans la langue de l'ancien colonisateur, celle-ci continue à être choisie et, de ce fait, à s'enrichir. Le présent article examine les motivations des écrivains algériens qui optent pour le français ainsi que les conséquences de leur choix. Nous nous concentrerons surtout sur le rôle émancipatoire du français. Comme la religion musulmane empêche le "Je" de se prononcer, de s'imposer, l'auteur maghrébin, saisi d'un malaise lié à la sacralité de l'arabe, a donc dans certains cas recours à la langue jadis dominante qui lui permet pourtant de se constituer en tant qu'individu.
|