Résumé :
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Le traité d'alliance entre la France et le Liban de 1936, souhaité par les deux parties, devait prendre le relais de la relation mandataire. Ratifié par la Chambre libanaise, il est pourtant resté en suspens du côté français. Nous souhaitons montrer ici que cet échec, généralement imputé à la réaction conservatrice qui suit le Front Populaire en 1938, remonte en réalité à la réponse donnée par le gouvernement aux revendications turques sur le sandjak d'Alexandrette en décembre 1936, et au semestre suivant, au cours duquel le gouvernement ne soumet pas le traité au Parlement. Nous soulignons la tension qui s'est manifestée très tôt entre la pluralité, à la fois interne et externe, des acteurs concernés et le caractère bilatéral du traité. Outre la situation internationale, les dix-huit communautés libanaises légalement reconnues entrent en effet en rivalité, par leur insertion dans le je régional, avec le pouvoir central, tandis que la Turquie, l'Agence Juive pour la Palestine et les autorités britanniques intéressées par la sécurité de la Méditerranée orientale souhaitent une harmonisation de ce traité avec leurs propres impératifs.
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