Résumé :
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En Égypte, les "partis fondés sur une base religieuse" sont explicitement interdits par la loi depuis 1977. Cette interdiction a cependant une importance négligeable pour la vie politique, puisque la jurisprudence administrative a depuis longtemps amoindri sa portée, en réduisant la question de la base religieuse d'un parti à celle de la confession de ses membres. Néanmoins, les adversaires séculiers des islamistes n'ont cessé de réclamer, depuis la constitutionnalisation de cette interdiction en janvier 2014, que celle-ci soit interprétée plus strictement. Cet article rappelle d'abord comment les camps islamistes et séculiers se sont dessinés au cours des affrontements politiques et constitutionnels de la période 2011-2013, avant de se pencher sur les interprétations concurrentes de la notion de "parti à base religieuse", telles que formulées par la jurisprudence, par les partisans de l'interdiction des partis islamiste, et par les islamistes eux-mêmes.
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