Résumé :
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Depuis le milieu des années 2010 et l'implantation de groupes se réclamant du djihad sur son territoire, le Burkina Faso a progressivement plongé dans la guerre. Surtout, en suivant la montée en intensité du conflit, les pouvoirs successifs ont massivement encouragé l'armement les civils pour suppléer les forces de défense et de sécurité, tandis que le pays connaissait une succession de coups d’État militaires. Cet article, basé sur des données récoltées entre 2017 et 2022, revient sur la genèse de ces dynamiques violentes et observe la manière dont la militarisation de la société. en effet, comme dans d'autres configurations, si l’État burkinabè se montre généralement incapable de protéger des villageois, il joue un rôle central dans la mise en armes des conflits. La coproduction de la violence, construite par des hommes en armes à l'intérieur et aux portes de l’État, doit alors être analysée comme une politique publique et un mode de gouvernement par la violence. Enfin, ces mobilisations paramilitaires et leurs soutiens politiques produisent aussi un ensemble de discours et d'imaginaires politiques qui infusent dans la société et recomposent les segments sociaux.
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