Résumé :
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Cet article tente d'apporter des éléments de compréhension au coup d’État du 30 août 2023 au Gabon. A partir de matériaux collecté par l'observation à Libreville, et surtout à travers les médias officiels, la presse d'opinion et les réseaux, il montre que le décès d'Omar Bongo a affaibli les liens inter et intrafamiliaux qui constituaient un dispositif majeur de son pouvoir. Cette situation a favorisé la confiscation du pouvoir par le clan Bongo Valentin, suite à l'AVC d'Ali Bongo, avec l'ambition d'instituer une nouvelle dynastie. Pour y parvenir, il faut neutraliser tous ceux qui pourraient représenter un contre-pouvoir : la fratrie, les autres "grandes familles", les adversaires politiques et la société civile. Cette situation a provoqué la déliquescence de l’État et exacerbé le ressentiment à l'encontre du pouvoir d'Ali Bongo. L'intervention de l'armée s'apparente alors à une "libération nationale", en même temps qu'elle vient restaurer le patrimonialisme qui est au fondement du régime Bongo.
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