Résumé :
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Ce texte propose une révision critique de la distinction Nord / Suds, c'est-à-dire des postures institutionnelles et épistémologiques qui ont servi de cadre à notre recherche. Le projet Transnationalisation religieuse des Suds : entre ethnicisation et universalisation (Relitrans), qui a réuni 22 chercheurs de 7 nationalités différentes, s'était donné pour objectif de mettre à l'épreuve une méthodologie qui comportait plusieurs éléments novateurs : la réalisation d'ethnographies multi-situées, où les chercheurs des "Suds" ont pu mener des terrains au "Nord", suivant en cela une trajectoire opposée africaine à celle de la colonisation et de la christianisation des populations africaines et américaines ; l'établissement d'une dynamique collaborative tentant de rompre avec la polarisation Nord / Suds et les spécialisations thématiques et nationales, en privilégiant les processus transversaux et non les objets spécifiques ; enfin, l'attention portée aux conséquences de la transnationalisation sur le décentrement de la production, de la circulation et de la validation des pratiques religieuses. Cependant, au cours de la recherche, nous nous somme heurtés à des difficultés qui nous amènent aujourd'hui à formuler les questionnements suivants nous amènent aujourd'hui à formuler les questionnements suivants de même que le sens colonial de l'histoire des religions continue de produire des effets sur les "sens contraires" de la transnationalisation religieuse contemporaine, dans quelle mesure la distinction Nord / Suds traverse-t-elle encore les catégories conceptuelles et les postures épistémologiques des chercheurs ? Le dialogue académique est-il capable de dépasser ou de recomposer ces signifiés ? Comment alors trouver un langage commun, un "polycentrisme" dans la production des connaissances, à l'instar des acteurs que nous avons observés ?
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