Résumé :
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En référence à Jugurtha, roi de Numidie, considéré comme un dangereux barbare à Rome et un héros en Afrique, le signe du projet visait à rappeler que, parmi ses objectifs scientifiques, figurait l'adoption d'un point de vue sur les questions urbaines depuis les Suds, en particulier depuis le continent africain. La réflexion d'ordre général est donc caractérisée par le fait qu'elle s'appuie sur des terrains de recherche habituellement abordés principalement sous l'angle du "développement". Or, il s'agit ici de revendiquer le droit entier de ces terrains à alimenter des débats théoriques généraux ; en particulier le concept de "justice spatiale", c'est-à-dire l'approche spatiale de la justice sociale entendue dans ses différentes dimensions, tand de distribution équitable que de "reconnaissance", a été au cœur de la réflexion d'un groupe de 30 chercheurs, divers par leurs terrains mais aussi par leurs thématiques habituelles, leur pays d'origine et leur génération.
Dans une période tenue pour l'université et la recherche en France, marquée par des évolutions structurelles fortes, des ruptures temporelles et des débats sur les conditions d'exercice du métier d'enseignant-chercheur, un programme de recherche financé, comme Jugurta, se présente comme une "bulle" sortie du temps ordinaire, une bulle dont on s'efforcera d'explorer et de décrire les conditions de constitution d'abord, le mode de fonctionnement interne ensuite, les voies pour en prolonger l'existence sous d'autres formes enfin. Cette réflexion porte dont simultanément sur les manières de "chercher" (en réseau et lors d'une parenthèse temporelle) et ses effets sur ce qui est "trouvé", sur les méthodes et les temporalités de la recherche, et leurs conséquences sur ce qu'il est convenu d'appeler des "résultats".
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