Résumé :
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A partir d'une enquête de terrain de type ethnographique réalisée au Bénin entre 2009 et 2013, cet article s'intéresse à un projet particulier de microcrédit, le projet d'insertion économique de séropositifs (PIES). L'idée développée est que des projets comme le PIES représentent une entreprise de gouvernement des corps qui relève d'une double dynamique, coercitive et incitative, fondée sur des injonctions à la responsabilisation. Alors que ces injonctions ne sont autres que des manifestations du projet néolibéral porté par le système de l'aide au développement, cet article montre que celles-ci peinent à se diffuser puisque les bénéficiaires du projet n'adhèrent pas mécaniquement à ces valeurs néolibérales. Ils y résistent et ne se l'approprient pas toujours dans un sens conforme aux "résultats attendus", allant parfois jusqu'à renforcer leur position sociale.
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