Résumé :
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Réécriture poétique très libre du récit du martyre des Maccabées, dans la tradition de la paraphrase biblique, le Carmen de martyrio Maccabaeorum ( Ve s. ; CPL. 1428) se caractérise par le refus d'une esthétique contemporaine macabre au bénéfice d'une coloration ascétique qui se révèle aussi bien dans la sobriété des descriptions que dans les thèmes abordés. Mais ce n'est pas sa seule originalité. Le poème prête deux attitudes aux martyrs : certains s'inscrivent dans un héroïsme traditionnel face à la mort, alors que d'autres hésitent au moment décisif, effrayés. Cette seconde représentation, inhabituelle, reflète les préoccupations contemporaines des prédicateurs chrétiens qui commencent à considérer la peur de la mort comme naturelle. Selon une approche symbolique, les Maccabées peuvent évoquer une communauté monastique ou des fidèles chrétiens aux profils variés, tandis que leur mère représenterait le prédicateur. Grâce à leur nombre, leur symbolique et leur appartenance au judaïsme, les Maccabées offrent l'avantage d'être à juste distance du christianisme pour que l'auteur touche son lectorat sans l'offusquer avec les libertés qu'il prend.
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