Résumé :
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Cet article approfondit les limites, l'origine et les possibilités de la connaissance humaine à l'intérieur du système philosophique de Jean Scot Erigène. Nous soutenons la thèse suivante : la nature humaine est douée d'une puissance épistémologique illimitée, étant capable de comprendre l'existence de Dieu par la seule étude physique, sans s'appuyer forcément sur la révélation écrite. Chez Erigène, la Bible et la cosmologie offrent à l'homme les même données théophaniques. La nature humaine se présente alors comme la racine de la connaissance et de l'être, puisque c'est dans la compréhension par l'homme que les choses trouvent leur véritable substance. Ce cadre se trouve brisé par le péché originel, qui empêche un accès direct à la vérité et oblige l'homme à employer les instruments interprétatifs du monde sensible : la science physique et la science exégétique. Ces deux disciplines obligent les hommes à travailler respectivement l'univers et la sainte Écriture pour en déceler les connaissances cachées. Mais cet effort intellectuel est récompensé. Faisant preuve d'un fort optimisme épistémologique, Jean Scot Erigène établit que l'accès aux données sensibles rend la connaissance humaine supérieure à tout autre, permettant ainsi le salut de la nature humaine. Ce n'est que par la philosophie, pratique accessible à tout individu, que l'homme accède à son bonheur final.
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