Résumé :
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La théorie de Winnicot révèle que les parent doivent être capables de haïr l'enfant dans un environnement qui n'est pas un environnement sentimental. Sinon l'enfant n'aura d'autres choix que de développer un faux self, d'abord en se soumettant, puis en se révoltant. Cette révolte peut apparaître dès les tout premiers stades du développement, mais également réapparaître chez l'enfant au travers de symptômes antisociaux, donc sous une forme plus grave et destructrice. Cet article analyse, en continuité de la haine objective théorisée par Winnicott, ce que l'auteure nomme le haïr objectif. Caché dans une organisation en faux self, le haïr objectif nécessite une figure parentale à qui s'adresser dans la relation transférentielle pour qu'advienne le vrai self de l'enfant. L'auteur montre ainsi qu'il devient parfois nécessaire que le patient haïsse objectivement l'analyste, pour éprouver ensuite le sentiment de l'aimer objectivement. Le cas clinique d'un enfant de 8 ans illustre le propos.
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