Résumé :
|
Quelques mois après la promulgation en France de la loi du 26 janvier 2024 visant à « contrôler l’immigration, améliorer l’intégration », dont la discussion au Parlement, puis la censure par le Conseil constitutionnel d’une partie des mesures votées, a vivement animé les débats, la question de l’immigration demeure au centre des discussions. À l’approche des élections européennes de juin 2024, ce thème de prédilection des extrêmes droites, en France comme dans bien d’autres pays européens, est régulièrement mis en avant et souvent instrumentalisé au mépris des réalités sociales et statistiques. Or, comme le rappelle ici Catherine Wihtol de Wenden, spécialiste du sujet, les flux migratoires sont un phénomène inhérent aux sociétés mondialisées qui ne pourra être gommé d’une manière ou d’une autre. Elle montre, dans cet article, comment ont évolué les migrations au fil du temps et combien elles sont nettement plus régionalisées qu’intercontinentales. Elle précise également les facteurs structurels qui motivent les migrations en pointant un certain nombre d’idées reçues en la matière, ainsi que les tendances amenées à perdurer (démographie, crises…). Enfin, elle examine le cas spécifique des flux entre l’Europe et les régions méditerranéennes : les facteurs moteurs, les limites des réglementations et accords en vigueur… ; et alerte sur une vision trop clivée et sécuritaire des migrations, ne tenant pas compte des besoins socio-économiques des pays d’accueil et sous-estimant les leviers des politiques d’intégration.
|