Résumé :
|
Cet article contribue à l'analyse de la territorialisation de l'action de l’État français en éducation en étudiant comment la régulation centrale de ce système éducatif s'articule à la déconcentration de son organisation administrative. Il le fait en se concentrant sur la mise en œuvre d'une politique emblématique du Nouveau management public : la contractualisation, impulsée depuis la fin des années 1990 entre les administrations centrales et déconcentrées du ministère de l’Éducation nationale et dont l'objectif est d'encadrer de manière négociée les politiques des rectorats. Inscrit dans une sociologie de l'action publique, l'article revient d'abord sur les caractéristiques de l'institutionnalisation de cet instrument de régularisation au niveau central-national, avant d'étudier sa mise en œuvre et ses effets dans trois académies contrastées (Créteil, Lyon et Versailles). En croisant 46 entretiens, des observations de réunions et des analyses documentaires, il met en évidence que si la contractualisation a peu de conséquences en l'état sur l'orientation des politiques académiques, elle permet d'améliorer l'appareil de connaissances du ministère, facilite ainsi la construction de représentations communes des identités académiques et fournit donc une base cognitive aux logiques de territorialisation à l’œuvre.
|