Résumé :
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Vingt ans après la fin de la guerre, la question du statut du Kosovo est toujours en suspens. Encore aujourd'hui, le statut de cette République autoproclamée en 2008 est contesté et fait l'objet de négociations notamment sous l'égide de l'Union européenne. Si l’État du Kosovo n'est pas reconnu au niveau international malgré la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies, qu'en est-il de la nation? Eric Hobsbawm explique que l'élément protonationale plus décisif est la "conscience d'appartenir ou d'avoir appartenu à une entité politique durable". Une nation, pour vivre, nécessite des points de convergence entre ses membres. Le sport, parce qu'il est présenté comme rassembleur, peut être vecteur de ce que Michael Billig nomme le "nationalisme ordinaire". Il est alors susceptible de contribuer à la création d'un sentiment national dépassant les particularismes individuels. Le sport serait alors créateur d'un lien imaginaire dans la mouvance des travaux de Benedict Anderson. Ainsi, le sport international peut-il être l'un des éléments protonationalistes de la construction d'une nation kosovare conjuguant, voire sublimant, les antagonismes serbes et albanais. Est-il possible de pratiquer du sport en commun ? Comment de possibles équipes nationales sont-elles accueillies tant au niveau kosovar qu'international ? Les champions kosovars ont-ils un poids politique ? Nous étudierons les exemples de la tentative de récupération des judokas olympiques par le gouvernement et des tensions persistantes dans les rencontres sportives locales et européennes.
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