Résumé :
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Cette contribution étudie les concepts et les raisonnements de Spinoza à partir de deux endroits cruciaux, à savoir, premièrement, les propositions 15 à 33 et les définitions des affects 8 et 33 de la troisième partie de l’Éthique, et, deuxièmement, les propositions 29-37 de la quatrième partie. Il s’agit de deux lignes de pensée qui vont de pair, qui se réfèrent l'une à l'autre, et dans lesquelles Spinoza tente de faire quelque chose de radicalement nouveau. Dans la première, il veut montrer que sous le concept de sympathie, introduit par les philosophes dans le contexte d'un dualisme métaphysique pour désigner une qualité cachée, on peut comprendre les qualités connues ou manifestes. Incidemment, la sympathie est remplacée par un concept propre à une approche géométrique, perspectiviste et phénoménologique : l'"inclination". Les éléments clés du raisonnement sont la similitude, l'imitation des affects et l'image et/ou l'imagination. Dans le second cas, l'argument se concentre sur ce que nous désirons sous la conduite de la raison ou l’utilité d'une telle vie - là encore, l'imitation et la similitude sont des éléments centraux du raisonnement qui est désormais explicitement placé dans le contexte social. Un surplus s'impose ainsi que la question de savoir qui ou quoi est notre semblable, et, par conséquent, la question de la nature humaine. Outre une réflexion sur les concepts et la structure du raisonnement, la méthode contrapuntique comme d'un ricercare de Spinoza, adaptée à une pensée pratique radicale, est examinée.
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