Résumé :
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Alors que les lycéens français sont en train de finaliser, en ce mois de mars 2024, la liste de leurs vœux d'orientation post-baccalauréat (le fameux Parcoursup), quel diagnostic peut-on faire aujourd'hui du système français de recherche et d'enseignement supérieur ? Reste-t-il attractif, performant, en phase avec les enjeux d'avenir de notre société ? Pour répondre à cette question, Emmanuel Basset examine d'abord, dans cet article, la façon dont la France investit dans la recherche, en comparaison internationale. Il souligne ainsi le risque de décrochage du pays en raison d'un recul préoccupant de l'effort de recherche, encore plus marqué dans le secteur privé que du côté des investissement publics. Il montre aussi que les performances françaises en matière de recherche se situent certes dans la moyenne mondiale, mais témoignent d'une fragilisation du système et d'un certain déclin comparativement à d'autres pays.
Enrayer ce déclin était l'objectif d'une série de réformes engagées depuis une quinzaine d'années en matière de politique scientifique, dont Emmanuel Basset rappelle ensuite l'impact qu'elles ont pu avoir, mais aussi les limites (dispersion des crédits, manque d'attractivité, complexité administrative...). Pour aller plus loin et inverser la tendance au recul scientifique du pays, trois conditions sont désormais nécessaires selon lui : enrayer la spirale du sous-investissement et financer davantage la recherche (notamment dans le secteur privé où les investissements sont à traîne) ; continuer l'entreprise de réorganisation et simplification, en renforçant la culture stratégique (dans l'affectation des budgets, la coopération, l'évaluation des résultats...) ; et faire en sorte que les carrières dans la recherche redeviennent attractives. Il s'agit bien de provoquer un "choc culturel", selon l'auteur, pour prolonger et améliorer les efforts de réforme entrepris, et ainsi éviter de décrocher de manière plus définitive.
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