Résumé :
|
De tous les courants shi'ites, l'ismaélisme fut sans doute le premier à introduire, dès le IV/Xe siècle, des concepts de philosophie néoplatonicienne dans son interprétation spécifique de l'islam et du Coran. Les paraphrases arabes de textes néoplatoniciens, élaborées au siècle précédent à Bagdad dans l'entourage du philosophe al-Kindi (en premier lieu la célèbre Théologie d'Aristote, dans ses deux versions brève et longue) sont les sources principales de ce qu'il est convenu d'appeler le "néoplatonisme ismaélien". Depuis que Paul Walker a lancé ce terme dans le livre paru en 1993, la recherche a considérablement évolué en ce domaine. On présente ici un état de la question, tout en ouvrant quelques nouvelles pistes de réflexion, montrant en quel sens le néoplatonisme antique, revisité par ses adaptateurs musulmans, a profondément marqué l'islam shi'ite.
|