Résumé :
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Bien qu'utilisé lors de rassemblements protestataires, le "microphone du peuple" reste peu étudié par les chercheur.e.s en science sociales. Je tenterai dans cette contribution de défricher le terrain quant à son utilisation au sein des gaâdates (rencontre) politiques sur la place Saïd Mekbel à Béjaïa en Kabylie, concomitantes aux manifestations hebdomadaires du hirak. Là où l'on pourrait n'y voir que des manifestations d'histoire personnelles, on repère l'agrégation de corps unis dans un même mouvement. Dès lors, émerge un processus politique car la prise de parole rend compte, certes, de singularités publicisées, mais aussi et surtout d'un désir d'être là, et finit par constituer une politique des affects. Nous souhaitons dans un premier temps décrire les formes variées du "dire" élaborées par les participants pour dans un second temps mettre en relief une sociologie de l'affect politique.
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