Résumé :
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La littérature sociologique consacrée à l'hôpital, et plus particulièrement aux services d'urgences, a depuis longtemps documenté l'existence d'un tri des patient.es, qui a pour fonction de les faire attendre ou non, en vue de les inclure vers la filière de sois appropriée à leur état. A partir d'une relecture de journaux de terrain au prise d'une sociologie politique de l'attente, nous proposons ici d'appréhender les filières de soins comme autant de files d'attente pour l'accès aux soins d'urgence, mais également dépenser le tri comme un dispositif de gouvernement de/par l'attente. Nous montrerons ainsi que ce dispositif produit des files d'attente différentes et socialement stratifiées ayant chacune sa politique du tri dont les contours se définissent dans sa relation avec les autres. Une statistique "armée" par l'ethnographie révèle que les disparités repérées sont le signe d'une qualité de soin variée selon les files d'attente, celle-ci étant appréciée à l'aune de temps d'attente. Sa mesure ethnographique permet de dévoiler in fine l'existence d'un accès aux soins d'urgence à plusieurs "vitesses sociales".
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