Résumé :
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Dans les prisons du Niger, une partie des personnes détenues exerce des tâches de renseignement pour le compte de l'administration. Le recueil et le traitement des informations reposent sur une organisation de détenus, dirigée par l'un d'eux et contrôlée par le régisseur. Ces informateurs clefs jouissent de prérogatives et de privilèges en échange de leur participation au système de surveillance de la prison. Leur pouvoir est toutefois remis en cause par un dispositif parallèle de renseignement instauré par l'administration, qui, tout en brouillant la hiérarchie interne, contribue à absorber les contestations et à prévenir les risques d'action collective. Réelle technique de gouvernement, la mobilisation des détenus reflète un dispositif de contrôle stratégique orchestré par l'administration.
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