Résumé :
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Les récentes crises économiques, Covid, géopolitiques..., couplées aux enjeux et objectifs de la lutte contre le changement climatique, ont considérablement renforcé les préoccupations de l'Union européenne et ses pays membres concernant leurs chaînes d'approvisionnement en certains produits et matériaux. Si la première liste de matériaux dits "critiques" de l'Union date de 2011, les préoccupations relatives à l'accès aux ressources sont plus anciennes, comme le rappelle Emmanuel Hache en début de cet article, en particulier aux États-Unis. Néanmoins, le renforcement des alertes concernant les limites planétaires et les besoins spécifiques des secteurs clefs des transitions écologique et numérique confèrent un rôle très stratégique à divers minerais, métaux et matériaux, dont la majeure partie est produite hors d'Europe. Ces matières stratégiques indispensables aux transitions en cours pourraient rebattre les cartes sur la scène internationale, et sont au cœur des réflexions de l'Union en matière de souveraineté industrielle et de trajectoire bas-carbone.
Emmanuel Hache propose ici un coup de projecteur sur cette "insécurité minérale", au travers d'un état des lieux très clair des conditions d'approvisionnement en ces matières premières stratégiques et de la dépendance de l'Union européenne. Il souligne la "fragmentation du monde" et la manière dont s'organise le commerce entre pays producteurs et consommateurs de ces matériaux critiques : les nouvelles alliances, les risques et atouts qui s'y rapportent, les défis environnementaux et sociaux qui gravitent autour de l'exploitation des minerais stratégiques, et certains impensés (comme la sobriété). Il propose enfin quatre scénarios d'évolution du rapport de l'Union européenne à cette insécurité d’approvisionnement, en fonction d'une part de l'acceptabilité sociale des projets miniers sur son territoire, d'autre part du degré de cartellisation du marché mondial des matières premières.
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