Résumé :
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L’activité de l’arbitre de football peut être considérée comme le paradigme de l’arbitrage pour n’importe quel sport, avec la difficulté particulière qu’elle se présente comme une entreprise (presque) constamment herméneutique, car elle implique le discernement des intentions des joueurs. Elle sert de « révélation » (au sens photographique) d’un certain nombre de valeurs et d’enjeux, dans le sport comme au quotidien. Elle exige un sens de la justice selon une impartialité maximale — jamais atteignable — et une vigilance de tous les instants. L’arbitre se fait le garant des lois du jeu au profit de l’égalité des chances de tous et de la protection des joueurs. Il assure de ce fait la posture johannique d’être pleinement dans le monde du jeu sans être de ce monde-là (corruption, violence, tricherie, dopage). Il revêt parfois les traits du serviteur souffrant qui, insulté, ne peut ouvrir la bouche. Sachant se faire oublier, comme le serviteur inutile, le bon arbitre contribue à la « rencontre » des acteurs et à l’éducation holistique des jeunes. Son modèle reste Dieu lui-même qui promet de s’instaurer comme l’arbitre des nations (Is 2, 1-5), de toutes races et religions, sur la colline de la paix définitive.
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