Résumé :
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Ce mois de septembre 2023 marque, au Japon, le centenaire de la pire catastrophe naturelle qu'ait connue le pays : les séismes du Kanto. Archipel volcanique, le Japon se situe dans une zone où se rencontrent quatre plaques tectoniques, dont le mouvement est à l'origine de séismes pouvant être particulièrement violents et entraîner des tsunamis. Habitué à faire face à des séismes d'intensité variable (Iwate en 2008, Tohoku en 2011 qui provoqua le tsunami à l'origine de l'accident nucléaire de Fukushima, Kumamoto en 2016...), le pays s'y est adapté ; en revanche, il n'est peut-être pas suffisamment préparé à un "Big One", c'est-à-dire une catastrophe colossale exceptionnelle, à probabilité très faible mais aux conséquences monumentales pouvant aller jusqu'à l'effondrement total du pays.
Dans cet article, Jean-François Heimbuger souligne pourquoi et dans quelle mesure le Japon n'est pas à l'abri de la survenue d'un tel mégaséisme, précisant les enjeux et vulnérabilités associés. Il rappelle quelques antécédents de moindre ampleur permettant d'envisager l'impact que pourrait avoir une telle catastrophe et d'évaluer une part des dommages qui en découleraient. Enfin, ne cédant pas à la résignation ou au sentiment de fatalité qu'prouvent de nombreux habitants de l'archipel, il liste une série de mesures de prévention à mettre en œuvre pour être en capacité d'y faire face et améliorer la résilience : en matière de construction, d'habitat, d'infrastructures..., mais aussi s'agissant de l'information et de la planification des réponses (évacuation, protection des populations...) en cas de risque imminent ou dans les minutes suivant le début de la catastrophe. Le pire n'est jamais certain, mais le propre de la prospective est aussi de s'y préparer ; cet article y contribue.
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