Résumé :
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L’existence de deux Tchad : géographique, culturel, confessionnel et, malheureusement de plus en plus divisés et antagonistes est une évidence qui s’impose à l’intelligence de n’importe quel. le Tchadien ou Tchadienne tout comme à l’observation des amis ou ennemis du Tchad. Mais d’énormes intérêts sont en jeu. Au-delà des intérêts liés au pillage par les gouvernants des revenus du pétrole et de l’or, je veux parler des intérêts vitaux. Ceux concernant l’accès à la terre et à l’eau. La terre et l’eau que les uns acceptent de partager avec les autres mais dont les autres veulent avoir la totale et exclusive propriété au détriment des premiers. À cause de ces intérêts, le projet d’une partition du Tchad ne se fera jamais en passant par un référendum. Et pourtant, malgré les sacrifices que cela risque de coûter aux Tchadiens et Tchadiennes du Sud, toute région et toutes ethnies confondues, c’est la seule alternative qui leur permettra d’exister et de jouir de leurs droits fondamentaux. Pour exister en tant qu’hommes et femmes libres, en tant que citoyen.ne.s et en tant qu’êtres humains ayant droit à la vie, le Tchadien et la Tchadienne du Sud doivent s’affranchir territorialement du Tchad du Nord. Parce que dans le projet de société esclavagiste qui prend de plus en plus forme, c’est le maître qui décide de la vie ou de la mort de l’esclave. À terme, un Tchad du Nord et un Tchad du Sud peuvent envisager d’être des partenaires politiques ayant en partage, un passé commun, mais aussi une culture et des traditions, à travers des langues, des religions, des ethnies voire des familles proches, mais vivant selon leurs aspirations profondes. Le Tchad du Nord peut s’affirmer dans ses aspirations en vivant selon les règles, les principes et lois inspirés de traditions de l’Afrique musulmane sahélienne médiévale. Le Tchad du Sud peut se refonder politiquement parce que ses populations ont longtemps développé une tradition communautariste et sont organisées dans des structures sociales où la cohabitation pacifique et le respect de lois protégeant la vie et la dignité humaines sont la règle. En d’autres termes, il s’agira pour les Tchadiens de la zone méridionale, de promouvoir la refondation d’un état Tchadien, non pas unitaire, mais fédéral, et dont le choix de la forme fédérative devra relever des représentants de cet état, regroupés dans un autre forum national. Nadjikimo BENOUDJITA, auteur et auto éditeur vivant au Canada.
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