Résumé :
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Quelques mois après la reconduction pour cinq ans de Xi Jinping à la tête du parti communiste chinois, et alors que les tensions diplomatiques se multiplient sur la scène mondiale dans un contexte de crises multiples (Covid, guerre en Ukraine, énergie...), où en est la grande initiative de développement lancée par Pékin en 2013 ? Il y a 10 ans, en effet, un ambitieux projet d'investissement dans les infrastructures de nombreux pays, la Belt & Road Initiative (BRI) ou "nouvelles routes de la soie", était lancé. Un long article de Rémi Perelman, en 2018, en avait présenté la genèse, la teneur et les objectifs divers de la Chine dans nos colonnes.
Barthélémy Courmont, Frédéric Lasserre et Eric Mottet prolongent cette analyse. Ils font ici le point sur cette BRI au caractère multiforme, qui a permis à Pékin de nouer diverses alliances économiques et stratégiques, et de changer substantiellement les équilibres géopolitiques dans les régions concernées (Asie centrale, Europe, Afrique, etc.) mais dont les objectifs initiaux, très ambitieux, évoluent en raison du ralentissement économique et d'une perception parfois négative de cette initiative. Les auteurs soulignent aussi l'émergence de projets alternatifs lancés par d'autres pays (États-Unis, Japon, Union européenne...), visant à concurrencer la BRI, et le souci de Pékin d'adapter son projet par souci de crédibilité : une BRI 2.0 se met ainsi en place. Indispensable à la Chine, dont l'économie est devenue très dépendante du reste du monde, cette BRI 2.0 devra, pour réussir dans la durée, faire face à une concurrence plus rude et éviter de renvoyer une image trop hégémonique auprès de ses partenaires.
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