Résumé :
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Ce texte propose de questionner quelques notions et théories des politiques publiques à la lumière de la lutte contre le sida en Afrique. Il s'agit en effet de mettre à profit l'apport de la science politique d'une part et de la socio-anthropologie d'autre par dans un champ qui représente un des enjeux politiques majeurs des relations internationales et de l'Afrique contemporaine. Les deux préoccupation essentielles qui orientent le présent article, l'une théorique et l'autre empirique, suggèrent une série de questions importantes. Pourquoi la science politique, française comme américaine, relative à l'Afrique a-t-elle si peu étudié les politiques publiques ? Sachant que parmi les sciences sociales, l'anthropologie constitue la discipline dont la contribution est la plus importante sur les questions du sida en Afrique, quels apports peut-elle proposer à ne réflexion interdisciplinaire à l'intérieur des sciences sociales? Quelles sont les notions et approches des politiques publiques que l'analyse de la lutte contre le sida en Afrique peut permettre de reformuler voire d'enrichir ? Empiriquement, la situation camerounaise représente dans ce texte un exemple à partir duquel différentes dimension de cette dialectique interdisciplinaire sont illustrées, entre les normes internationales et les dynamiques locales. De fait, ce travail propose d'éclairer, dans le champ d'acteurs transnationaux. Pourquoi les policy analyses nous informent-elles sur le politics ? Il semble utile d'essayer de revisiter les travaux "fondateurs" par lesquels l'anthropologie a abordé le sida en Afrique. Sur ces bases, il est possible de souligner les raisons et les pistes qui peuvent expliquer que la science politique soit appelée à apporter sa contribution dans ce champ de recherche. Pour chacune des étapes, nous choisissons de nous fonder sur des travaux susceptibles de représenter des étapes importantes à la suite desquelles la science politique pourrait mettre en œuvre des concepts et des réflexions qui relèvent de ses attributions "classiques". Loin de toute posture corporatiste, il est question d'essayer de reconstruire le processus par lequel le travail d'uns discipline 'l'anthropologie" sur elle-même et ses critiques adressées aux sciences biomédicales se sont inscrites dans une histoire qui nous renseigne autant sur l'évolution d'une épidémie que sur l'épistémologie des sciences sociales concernant l'Afrique subsaharienne. C'est à ce titre que la science politique et ses outils conceptuels sont sollicités dans cet article qui se situe de fait entre une visée empirique et un modeste dessein épistémologie au sein desquels il est proposé quelques pistes pour appréhender le politique en temps de sida en Afrique.
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