Résumé :
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La relation de la liturgie aux thèmes de la paix et de la fraternité mis en lumière par l’encyclique Fratelli tutti (3 octobre 2020) apparaît sous un jour paradoxal. D’un côté, à bien des égards, la liturgie semble le révélateur des tensions et parfois des divisions qui atteignent le corps ecclésial. Ceci n’a rien d’étonnant : comme le signale déjà l’apôtre Paul (1 Co 11,17-34), parce que la célébration oblige à vivre ensemble, elle est en même temps un lieu de vérité qui dénonce les refus de communion. De l’autre côté, elle est en même temps le lieu par excellence où l’Église du Christ demande le don de l’Esprit-Saint pour qu’advienne la justice et la paix que les prophètes de l’Ancien Testament annonçaient comme signe messianique (Is 9,6) et que les auteurs du Nouveau Testament désignent comme signe eschatologique (He 13,20-21). Dès lors on peut dire que la liturgie transforme la quête de la paix et de la fraternité en don que les chrétiens sont appelés par la prière, leur action et leur témoignage, à recevoir pour que le monde ait la vie.
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