Résumé :
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L'article propose une réflexion sur les enjeux esthétiques et politiques de la détermination, par une "poétique africaine", de l'objet littéraire produit par les africains et leur diaspora. Il cherche à penser le lien entre littérature, communauté, culture et ordre social sans les confondre. Il montre comment des approches défendant l'autonomie et l'unité des littératures africaines à partir de l'oralité, des choix de langues, des présupposés de race ou d'une imagination commune produisent une essentialisation de l'objet littérature qui l'inscrit dans un dispositif dichotomique. La littérature devient un produit normatif déterminé par des principes esthétiques ou des ordres sociaux. L'argumentation défend la nécessité de concevoir la littérature comme un art habité par la contradiction. Elle propose un concept d''écriture associant celle-ci à un mode spécifique de circulation de la parole qui s’ouvre, tout en construisant des liens, à la subjectivation. L'expérience littéraire est envisagée comme un produit des appropriations et circulations hétérogènes dans la longue durée et dans les espaces transnationaux qui ne permettent pas la mise au singulier de l'expression "littératures africaines".
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