Résumé :
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L'article examine le système calendaire du groupe dialectal yoruba idààcha comme un type d'incorporation de la cosmologie yoruba dans la rationalisation de la vie sociale. Il met en exergue le lien à peine dissociable entre croyance et connaissance. Le calendrier est en effet construit sur la base d'une échelle de valeurs tirées de la vision cosmologique de l'univers. L'étude met par ailleurs en lumière la place des mots et des phrases-mots dans le processus de la représentation linguistique. Les significations, dans le dialecte yoruba-idààcha, des termes qui désignent les entités comme l'angle, le cercle, le centre du cercle, minuit, fuseau horaire, le nombre de jours de la semaine, etc., renvoient systématiquement à l'échelle des valeurs standardisées inventées par la cosmologie. Ces mots idààcha qui "parlent" constituent un paysage de mémoire qui renseigne sur les symbolismes originels dans l'histoire et la culture yoruba. Partant, l'article examine soigneusement la question de savoir pourquoi Idààacha est un pôle significatif de la périphérie occidentale du pays yoruba et pourquoi son calendrier divinatoire préserve une logique spatio-temporelle très ancienne par-delà Ifè et le révisionnisme oyo. Finalement, il conclut que la lecture simultanée des représentations spatiales et géométriques, en même temps comme des données temporelles, suggère une nouvelle approche de l'étude de la cosmologie en rapport avec le corps humain dans sa navigation spatiale quotidienne. Puisque le corps est dans le cerveau, nous dirons, en rapport avec l'esprit humain.
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