Résumé :
|
Selon la trame historique de la colonisation et des modalité de la redéfinition de la citoyenneté en Côte-'Ivoire, l'espace national ivoirien s'est constitué en incluant un nombre significatif d'individus d’origine étrangère, principalement malienne et burkinabè. Dans la ville de Bouaké (deuxième ville de Côte-d'Ivoire), les personnes d'origine malienne représentent une large proportion de cette population. Au cours des années 1990, l'islam est devenu le pilier des identités individuelles et collectives d'un nombre croissant de jeunes habitant cette ville, contrairement à leurs aînés dont les réseaux et pratiques sociales s'articulent, en grande partie, aux lieux d'origine au Mali. Ils s'identifient à un islam reposant sur l'alphabétisation en langue arabe et la communauté islamique universelle (umma), rejetant ainsi tout élément de différenciation ethnique et culturelle. Cette version arabisante de l'islam vise à enrayer toutes pratiques perçues comme syncrétiques, principalement en ce qui concerne la perméabilité entre orthodoxe et culture, orthodoxie et tradition, ou orthodoxie et ethnicité.
|