Résumé :
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Cet article rend compte des conditions d'une enquête menée au Gabon sur les pratiques langagières chez les familles populaires et bourgeoises. Il montre les difficultés qu'il y a à accéder aux enquêtés dan l'administration et en milieu domestique, et comment il est possible de les contourner. Il montre aussi les jeux sociaux découlant de la situation d'enquête autour des rapports de place. Ces rapports ne sont pas seulement structurés par la relation objective à l'école. a travers l'origine du nom, la langue parlée et l'accent du chercheur, l'enquêté tâche de déceler ses appartenances ethnique, régionale, politique et sociale, ce qui lui permettra ainsi d'articuler sa relation à l'enquêteur. Il utilisera alors soit une langue de mise à distance (le français) ou de rapprochement (une langue gabonaise), soit les deux en même temps pour marquer ses identités plurielles et ses positionnements multiples par rapport au chercheur. Cette réflexion révèle finalement la complexité des rapports de force et d'alliance dans la société gabonaise.
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