Résumé :
|
Quand un Bozo et un Dogon entretiennent des propos très libres , on dit qu'ils le font parce qu'ils sont "cousin" : mangu. Cette relation est nommée en d'autres milieux par des termes renvoyant soit à un lien de sang de parenté, en l'occurence le "cousinage" (dendiraagu en fufulde, baaseterey en songol, tububusha en tamasheq), soit à un pacte (yaraga chez les Minyanka, bariro ou ciabari en bwa, turosènè en dafing, zinkuntè en senoufo et sinankuya en bamanan). La sinankuya évoque une alliance entre des individus sous la protection du "jo" (force positive quand le serment est respecté, et négative quand il est transgressé). Le mangu dogon qui existe entre consanguins et alliés est sacré ou profane selon les circonstances, les lieux et les acteurs impliqués dans la production et la consommation de "discours plaisants".
En ville et a fortiori dans la capitale, ces discours à plaisanterie sont proférés dans certaines circonstances de la vie politique malienne dans le but de bénéficier des faveurs de la masse : diplomatie ou démagogie ?
|