Résumé :
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Cette contribution vise à aborder la question des rapports entre les femmes et le droit à travers l'étude de la rupture du mariage en Égypte. Depuis le début du XXe siècle, le droit égyptien s'efforce de rétablir un certain équilibre entre hommes et femmes dans l'accès à la dissolution du mariage. Le droit égyptien du statut personnel, en effet, puise ses racines dans la sharî'a islamique, laquelle opère une discrimination entre l'épouse et l'époux en ce domaine. Non seulement les causes de divorce accessibles à la femme sont très limitées, surtout au sein de l’École hanafite prévalente en Égypte mais, de plus en plus, l'homme peut dissoudre les liens conjugaux par le simple prononcé d'une formule de rejet de son épouse, sans aller devant les tribunaux. Cet article étudiera dans une première partie l'évolution du droit égyptien en ce qui concerne le statut des femmes face au divorce avant de tenter, dans une seconde partie, d'identifier les diverses normes religieuses, sociales, culturelles ou économiques qui viennent entraver la mise en œuvre effective de ces réformes. Nous nous intéresserons également aux actions menées par les mouvements de femmes afin de renforcer l'égalité juridique et effective entre hommes et femmes dans la rupture du mariage.
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