Résumé :
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Barthélémy Boganda, originaire de la Lobaye en pleine forêt équatoriale, devenait le premier prêtre catholique oubanguien le 27 mars 1938. Orphelin très tôt, ses parents ayant été tuées par les miliciens, il fut recueilli par les missionnaires catholiques de la congrégation du Saint-Esprit. Ses tuteurs le poussèrent à faire de la politique en le faisant élire député de l'Oubangui-Chari à l'Assemblée de l'Union française en 1946. C'était l'objectif de Boganda depuis son baptême : défendre les intérêts des Oubanguiens qui étaient considérés par les Blancs comme moins que rien. Boganda, le plus instruit des fils du pays avait une très forte réputation fondée sur trois éléments : prêtre, il était censé être en rapport avec le monde invisible ; fils de sorcier, il était craint. Il était ainsi censé être capable de découvrir des choses cachées maintenant les indigènes dans un état d'infériorité d'où ils espéraient sortir. Enfin, marié à une Blanche, il devenait l’égal des Blancs. La question des relations entre Boganda et l’Église doit tenir compte de tous ces éléments qui s'entremêlaient étroitement. Boganda lui-même en était très conscient. La résurgence du souvenir des compagnies concessionnaires martyrisant les populations grâce à l'appui de l'administration colonial, l'amplification des relations conflictuelles dues au racisme de ses supérieurs et des ses confrères religieux spiritains, sa pratique sacerdotale avaient par ailleurs largement orienté les rapports entre Boganda et l’Église catholique.
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