Résumé :
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Exclusion de femmes de la communauté. Le rituel momome du monde akan - Cet article décrit un rituel féminin visant à purifier la communauté en période de crise. Cette cérémonie, connue sous le nom de momome dans sa variante se foui, est ici analysée en plaçant la signification de certains accessoires et particularités chorégraphiques (costumes, positions et mouvements dans l'espace, symbolisme des couleurs, actes métaphoriques, herbes thérapeutiques, chants) dans le contexte culturel plus large du monde akan de l'Afrique de l'Ouest. en retraçant l'évolution de cette cérémonie au cours du XXe siècle, nous montrerons que même si, comme nos informateurs le prétendent et les sources précoloniales le confirment, le rituel n'a pas changé de manière significative, la temporalité et les raisons d'invoquer ces rituels ont en revanche beaucoup évolué. Le momome, qui avait lieu essentiellement en cas de guerre ou d'épidémie, fut de plus en plus utilisé au cours du XXe siècle pour des crises (maladie, destitution, décès) touchant les personne de l'establishment. Cet article évalue l'autonomie idéologique de cette cérémonie - présentée par certains comme un "rituel d'inversion" - et conclut que la politique institutionnelle a eu une influence majeure sur la promotion et la maîtrise de diverses formes de protection supranaturelle apparues au cours du XXe siècle.
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