Résumé :
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Cet article apporte un éclairage sur les ressorts d'une pratique touristique que nous appellerons "mystico-spirituelle et thérapeutique", en partie basée sur la figure du primitif. L'étude des parcours et des discours de Français partis s'initier au bwiti, un rite initiatique gabonais utilisant les racines d'une plante, l'iboga, ainsi que de ceux qui ont médiatisé et souvent initié cette pratique en France, permet de mieux comprendre les différents registres et les différentes représentations concernant le primitif. Ces représentations, multiformes, souvent ambivalentes, évoluent en fonction des situations vécues par les touristes. On tentera tout d'abord de décrire cette pratique touristique, ainsi que les personnes qui la mettent en œuvre, la médiatisent et l'expérimentent. On s'emploiera ensuite à définir les différentes acceptions de la notion de primitif et de primitivisme à travers les discours et les pratiques des acteurs. Enfin, nous nous attacherons à analyser de quelles manières ces représentations et ces pratique primitivistes viennent conforter ou contredire les idéologies et les lieux communs du tourisme dit culturel - notamment celles portant sur la "rencontre avec l'autre", une meilleure compréhension entre les peuples et la sauvegarde des traditions locales.
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