Résumé :
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Cet article propose d'étudier le processus de classement au patrimoine mondial (Unesco) du bois sacré d'Osogbo (Nigeria) en 2005, ses objectifs touristiques et ses enjeux politiques. Il s'intéresse à la manière dont les acteurs (ambassadeur, experts, élus, roi) peuvent s'approprier le classement au patrimoine mondial et la valorisation touristique. L'inscription du bois sacré au patrimoine mondial est utilisée par les autorités locales, à plusieurs titres. Elle permet de promouvoir le festival d'Ogsobo et d'avaliser une réécriture de l'histoire propice à la promotion touristique. Ici, comme ailleurs, cette histoire est le fruit d'un travail de sélection, voire d'invention, d'éléments susceptibles de marquer le caractère unique et extra-ordinaire des lieux. Mais derrière ce premier objectif touristique, explicite, se profilent d'autres enjeux, plus anciens, liés à l'organisation du territoire nigérian et à l'ambition d'Osogbo de peser dans la construction d'une identité yoruba régionale. Le tourisme n'est pas ici une fin, mais un outil au cœur des enjeux de pouvoirs et de représentation de soi.
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