Résumé :
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Paradoxalement, l'africanisme occidental, considéré en règle générale comme "la fille de l'impérialisme colonial", peut se concevoir également comme "le père fondateur de la littérature africaine moderne" dans la mesure où ces domaines de réflexion et de recherche sur l'Afrique s'enchaînent et s'entrecoupent systématiquement, et cela à ^plusieurs niveaux.
Cet article a pour objet de souligner les filiations. Il s'organise en trois temps et interroge successivement le discours élaboré sur les sociétés et les cultures africaines depuis l'émergence de l'africanisme occidental jusqu'à la naissance, dans l'après-guerre, d'une littérature de langue française proprement africaine qui tente de créer une littérature-monde et d'inventer ainsi une nouvelle écriture africaine susceptible de transcender les contraintes de l'immobilité associées aux notions de territorialité et d'appartenance identitaire. au delà de l'analyse des perspectives africanistes développées dans le cadre de la recherche coloniale, on sera attentif à la façon dont certains écrivains et penseurs africains, de Sengor à Miano, de Hampâté Bâ et Mudimbe à Mbembe et Mabanckou, perçoivent leur relation à l'Afrique et à la notion de l'africanité. au terme de cette analyse, on constatera effectivement que la prise en compte de l'africanisme occidental peut ouvrir de nouvelles perspectives pour comprendre la littérature africaine et l'enrichir.
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