Résumé :
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Cet article revient sur une expérience de co-écriture ethnologique et imam, dont le fruit est une longue étude parue dans les Cahiers d’Études africaines en 2009. Monologue réflexif du seul chercheur, l'article s'inscrit dans le genre des récits anthropologiques à la première personne, en privilégiant une posture (auto)critique contre l'écueil des excès narcissiques. Il retrace la généalogie de cette démarche dialogique, la rencontre sur le terrain béninois avec l'imam d'Allada El Hadj Akan Charif Vissoh, la réception de son récit de conversion à l'islam et les étapes post-terain de la mise en écriture, refaçonnée à deux. Dans le même temps, il questionne les atouts et les limites de cette coproduction intellectuelle qui, en provoquant la poursuite du travail de terrain dans l'écriture et le renvoi du travail d'écriture vers l'interlocuteur sur le terrain, brouille les cartes entre interprète et interprété, outsider et insider, ethnologue et acteur religieux. L'article prend par ailleurs prétexte de l'exposé de cette aventure singulière pour esquisser un voyage de modeste encablure dans l'histoire, l'épistémologie et la méthodologie d'un courant ancien et longtemps marginalisé au sein de la discipline mais désormais en plein renouveau, celui de l'anthropologie collaborative.
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