Résumé :
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Tout en proposant une mise en perspective de l'abondante littérature consacrée à la muridiyya ou au mouridisme au Sénégal, notamment en indiquant qu'elle constitue à elle seule une assez bonne grille de lecture de près de cinquante ans d'africanisme, cet article vise à démontrer que le terme par lequel ce mouvement religieux est communément défini, celui de confrérie ou de tariqa, ne lui convient pas ou ne lui convient plus. Par ses multiples développements économiques, territoriaux, urbains, transnationaux, par ses diverses entreprises institutionnelles, mémorielles et politiques, mais aussi par ses diverses tensions internes, le mouridisme prend la forme d'une cité-Etat grandissante au sein de la nation sénégalaise, exemplifiée par la cité sainte de Touba, alors que, de son côté, le pouvoir d’État, de plus en plus informalisé sous l'actuelle présidence d'Abdoulaye Wade, semble assez nettement lui emprunter
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