Résumé :
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L'article vise à montrer que toute recherche universitaire sur le terrain place son sujet face aux réalités concrètes qui transcendent, sinon diffèrent des données livresque. Il interroge l'actualité d'une question qui suscite un certain inconfort chez les anthropologues et les historiens. Ces spécialistes, même du cru, proviennent d'horizons très divers. Dans la plupart des cas, ils vivent en Occident ou bien ils deviennent étrangers dans leur propres pays, une fois devenus ou nés citadins, aux prises avec "l'ordre du discours" (Foucault) occidental, coupés de la vie du village ou de celle du quartier. L'ordre universitaire d'acquisition du savoir qu'intériorise le chercheur est confronté aux normes locales. Suivant une perspective diachronique, le texte s'efforce de montrer et d'analyser la problématique de la proximité du terrain en comparant le phénomène observé en Afrique à celui qui a cours en Asie du Sud et dans les Amériques. A cet effet, l'article décrypte deux perspectives dont les tenants s'enferment dans "l'historicisme" et parfois le "présentisme", deux syndromes apparemment contradictoires. Il scrute attentivement quelques thèmes récurrents du domaine, à savoir le dogme de la distance, le regard singulier de l'ethnologie, la réflexivité. Il apparaît que le regard de l'anthropologie et de l'historien autochtone sur son terrain se révèle un regard multicentré. Sont à l’œuvre plusieurs regards, plusieurs compétences. Le regard multicentré de chacun de deux observateurs étant par définition insuffisant pour rendre compte de cette complexité, plusieurs points de vue sont en concurrence. L'osmose des regards permets de cerner au mieux l'objet de l'analyse.
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