Résumé :
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Homme noir subordonné et sans peur en Afrique du Sud. - En Afrique du Sud, la violence homicide est une œuvre masculine, très majoritairement portée par des nomme contre d'autres hommes. Les plus exposés à cette violence sont les jeunes hommes noirs. Parmi les explications avancées concernant la vulnérabilité de ce groupe, on trouve l'héritage de la ségrégation durant l'apartheid, un système judiciaire déficient et, de manière plus intéressante, la masculinité dite hégémonique. Dans cet article, il est montré que bien qu'ils puissent être perçus comme souscrivant à la masculinité hégémonique, les jeunes hommes noirs sont objectivement subordonnés à cette forme de masculinité. Le positionnement ambigu des jeunes hommes africains dans le cadre de cette structure labyrinthique raciste, patriarcale, capitaliste et homophobe appelle de meilleures explications. Je propose d'examiner de plus près le rôle sous-évalué et pourtant crucial de la vie émotionnelle des hommes africains, en la considérant comme question politique, sociale et sanitaire des lors qu'elle est reliée à la violence homicide. J'explore le compromis historique entre la peur et l'intrépidité dans la fabrique de la masculinité noire dominante. J'avance que la compréhension des morts violentes d'hommes noirs doit reposer sur des analyses structurelles, et qu'elle ne pourra contribuer à transformer les formes dominantes de la masculinité noire si elle néglige les exigences émotionnelles des hommes noirs.
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