Résumé :
|
La mort et les attitudes face à la mort pendant les expéditions européennes en Afrique au XVe siècle. - Le présente a pour objectif de décrire et d'analyser les causes de la mort des personne appartenant aux deux parties du contact euro-africain, leurs attitudes et leurs réactions envers la mort, ainsi que les conséquences de la mort pour ceux qui sont restés en vie. Le caractère unilatéral des documents-source pose problème. Premièrement, les sources dont nous disposons (chroniques, récits de voyages, rares document et dossiers judiciaires) sont exclusivement européennes. Deuxièmement, l’attitude face à la mort était différente dans les milieux chevaleresques et dans ceux des commerçants. Les documents témoignent à leur tour des conséquences juridiques de la mort des Portugais en Afrique. Ces derniers considéraient de manière différente la mort des personnes de haut rang et celle des personnes en bas de l'échelle sociale. Et surtout, ils faisaient la différence entre la mort de leurs hommes et celle des Africains. Cette dernière était, dans les récits portugais, anonyme et collective.
Dans la première phase d'expéditions en Afrique, la mort était souvent violente. Les Portugais n'avaient pas le temps de préparer le mourant au décès, de s'adonner à la contemplation ou aux gestes prévus par la coutume et la culture. Ils ne pouvaient pas réaliser ars moriendi du Moyen-Âge tardif. Contrairement aux Africains qui, eux, pouvaient organiser des cérémonies funéraires coutumières. S'il s'agissait de la mort des esclaves transportés à bord de caravelles au Portugal, elle était particulièrement solitaire et tragique.
|