Résumé :
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Fruit de multiples conversations entre ses auteurs, cet article restitue l'initiation artistique de Théodore Dakpogan, "fils d'Ogun" et sculpteur issu d'une famille de forgerons royaux de Porto-Novo, au Bénin. Il montre la place des "médiateurs" occidentaux dans la vocation et la réalisation d'une carrière dans le monde de l'art. Il décrit le rôle de l'art contemporain dans le retour en légitimité et en visibilité du vodun, ainsi que la fascination des Occidentaux pour l'ésotérisme des cultes traditionnels, sous réserve que les ouvres s'inscrivent dans les canons dualistes de l'art occidental, ses formes et ses thèmes de prédilection. A travers la description de quatre œuvres de Théodore Dakpogan, ce texte confronte les intentions de l'artiste, à destination des Béninois, et l'interprétation, très différente, qui peut en être faite par les Occidentaux. L'approche (auto)biographique permet de mieux appréhender la généalogie des enchevêtrements qui mènent à la production et à la mise en circulation d'identité artistiques et culturelles qui sont résolument de leur temps.
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