Résumé :
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En ayant recours aux registres baptismaux des capucins pour reconstruire la population totale du royaume Kongo, J. K. Thornton (1977) rejetait la thèse jusqu'alors retenue par , entre autres, William G. L. Randles 1968) que la population totale du royaume avait subit un déclin extraordinaire suite à la traite négrière, aux guerres civils et aux épidémies. Thornton concluait que, contrairement aux estimations des anciens auteurs, la région autour du bassin de l'Inkisi était très peu peuplée et il resta fidèle à cette thèse dans ses travaux postérieurs. Cet article porte un nouveau regard sur ces hypothèses et argumente en faveur de la thèse ancienne d'une dépopulation exceptionnelle dans le royaume Kongo et souligne que la partie orientale du royaume, notamment le bassin de l'Inski, fut une région très peuplée. Nous argumentons que pour établir la population totale de ce royaume, il faut prendre en compte non seulement les données des registres de baptêmes mais aussi les estimations des chroniqueurs de l'époque, car les baptêmes en soi ne constituent pas une mesure valable dans certaines régions. De ce fait, le recalcul de la population proposé par Thornton pour le bassin de l'Inkisi et le royaume Kongo est contestable.
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