Résumé :
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En octobre 1958, plusieurs milliers de plants de café sont arrachés dans le Mulera au nord du Rwanda. Cet événement intervient dans un contexte de remise en cause du travail obligatoire et de suppression des corvées. En outre, une crise monétaire accentue la rancœur accumulée contre l'entretien des caféiers, alors que la pression fiscale accroît les besoins en numéraire. Derrière cet événement, on lit donc la crise du système des cultures de rente, les paysans investissant davantage dans un "système bananier", plus avantageux en terme d'apports agronomiques et monétaires. En outre, le phénomène intervient lorsqu'apparaissent les premières mobilisations politiques sur les collines, articulées autour des rassemblements claniques, et encore largement centrées sur les questions foncières. Ainsi, le mouvement d'arrachage des caféiers dans le Mulera révèle autant qu'il renforce ces mobilisations collectives paysannes en gestation.
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